STATIONNEMENT À PROXIMITÉ DIRECTE D’UNE ENTRÉE DE GARAGE : les dangers du manque de visibilité.

Actuellement, le Code de la route interdit de se stationner directement devant une entrée de garage ou une allée mais ce même Code de la route n’exige pas de distance minimale à respecter par rapport à celles-ci.

De ce fait, la plupart des automobilistes se parquent à la limite de l’allée ou de la porte de garage, ce qui représente un réel danger pour les personnes qui doivent sortir de chez elles, la visibilité étant dans ces cas-là quasiment nulle. Si le Code de la route interdit de se garer à un mètre en amont d’un passage pour piétons, pourquoi ne pourrait-on pas étendre la loi aux entrées de garage et prévoir la même disposition : interdiction de se garer à moins d’un mètre de l’allée ou du garage ? C’est en tout cas une proposition que fait l’institut Vias. J’ai donc interrogé la Ministre Valérie De Bue afin de connaitre sa position par rapport à cette problématique même si cela dépend du Fédéral. Selon l’institut Vias, ce sujet revient très fréquemment dans les plaintes émises par les usagers, par les automobilistes. Est-il possible d’améliorer la situation en Wallonie ? Certaines communes, par exemple, installent des potiquets sur la voie publique pour empêcher les voitures de se garer trop près des allées ou des garages. Peut-on envisager une solution de ce côté là ? La Région wallonne étant compétente en matière de signalisation routière, y a-t-il là une piste à investiguer ?

Voici la réponse de Madame la Ministre:

Dans son article 25, le Code de la route énonce effectivement, sans plus de précision, l’interdiction de stationner devant les accès carrossables de propriétés, à l’exception des véhicules dont le signe d’immatriculation est reproduit lisiblement à ces accès. Notons que les Codes de la route luxembourgeois, français et suisse ne donnent pas plus de précisions non plus en la matière. Il en est de même pour la Convention internationale sur la sécurité routière, l’équivalent du Code de la route international. En effet, l’absence de précision d’une distance est due au fait que de nombreuses situations différentes peuvent se présenter :

– la largeur du garage : une largeur de 2,20 mètres ou de 4 mètres n’entraîne pas la même difficulté d’accès ;

– la distance entre l’habitation et la voie publique ;

– d’autres éléments.

En revanche, afin de répondre de manière adéquate à une situation spécifique, il est loisible au pouvoir communal de prendre des mesures adaptées sur les infrastructures, par exemple, en laissant un espace libre d’un mètre de chaque côté de la porte de garage considérée. Ces mesures peuvent se matérialiser de différentes manières, par exemple, la position d’un marquage pour délimiter les emplacements de stationnement ou pour délimiter les zones d’interdiction d’accès et de stationnement, les zones striées notamment, le placement de balises interdisant physiquement le stationnement. De manière générale, laisser libre accès à une propriété fait partie de l’ensemble des règles de courtoisie également appelées « règles de savoir-vivre en société ».

L’AWSR réalise régulièrement des campagnes de sensibilisation sur cette thématique de la courtoisie sur la route et elle ne manquera pas d’en refaire. En effet, la route est un espace de partage où chaque usager doit s’adapter aux autres et aux conditions de circulation. Le Code de la route impose des règles de conduite mais le bon sens, le civisme et la courtoisie sont tout aussi nécessaires pour que les interactions entre usagers se passent au mieux et ainsi éviter bon nombre d’incidents et d’accidents. Par ailleurs, la courtoisie au volant encourage à être plus respectueux à son tour, entraînant ainsi une « contagion » de gestes positifs.

Si le débat devait être mis la table, au niveau fédéral, et qu’un certain nombre de réflexions ou d’arguments étaient apportés, je ne manquerais pas de faire étudier également cette question au niveau régional par l’AWSR. Une règle générale est-elle pertinente ? La question est ouverte. Effectivement, il y a beaucoup de civisme mais dans les villes à forte densité, avec une pression automobile très forte, cela pose tout de même question. Je ne suis pas tout à fait insensible à la réflexion, mais voilà où nous en sommes à ce stade.

Je remercie Madame la Ministre pour sa réponse et prends bonne note qu’elle n’est pas insensible à cette problématique.