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Démolir pour mieux reconstruire.

Le secteur de la construction a terminé l’année 2019 sur une croissance de 1,5 % à 2 %. Cette croissance n’est pas due à une augmentation des nouvelles constructions – on constate que le nombre de permis délivrés a baissé globalement en Belgique – mais plutôt au succès de la rénovation et de ce que le secteur appelle la démolition-reconstruction, c’est-à-dire la reconstruction d’un bâtiment sur l’emplacement d’un bâtiment démoli. Le Gouvernement wallon s’est engagé à stopper l’étalement urbain. Cette croissance de la rénovation parait, dans cette optique, assez positive. Autre raison de se réjouir, alors que pas moins de 20 % des émissions de CO2 sont émises par le secteur immobilier, la rénovation et la démolition-reconstruction devraient contribuer à inverser la tendance. En effet, remplacer les vieilles maisons énergivores par des logements répondant aux récentes normes énergétiques, c’est bon pour la planète et pour les occupants car la facture d’énergie sera bien plus légère. La démolition-reconstruction bénéficie depuis 2007 d’un coup de pouce fédéral, la TVA est de 6 % au lieu de 21 %, moyennant, le respect de certaines conditions, notamment celle de se situer dans l’une des 32 zones urbaines qui sont définies par la loi.

J’ai donc interrogé le Ministre Pierre-Yves Dermagne sur le sujet. Mes questions sont les suivantes :

  • Comment le Gouvernement wallon favorise-t-il, à son niveau la démolition-reconstruction ?
  • Quelles sont les actions mises en œuvre à ce niveau ?
  • Avez-vous des contacts avec la Confédération Construction à ce sujet ?
  • Je lisais récemment une prise de position de cette confédération qui a toute une série de propositions, de revendications qui s’adressent, c’est vrai, principalement au niveau fédéral en demandant, par exemple, que l’on élargisse évidemment à toute la Belgique et pas seulement aux 32 zones urbaines, cette diminution de la TVA. Cette politique est-elle également réfléchie en ce qui concerne les logements publics ?

Voici les réponses du Ministre :

En ce qui concerne le logement public qui relève directement de ma compétence, la politique de démolition-reconstruction est effectivement à l’ordre du jour. Plusieurs sites de logements existants font ainsi l’objet d’analyses quant aux différentes solutions envisageables et, bien entendu, le coût environnemental de celles-ci entre en ligne de compte. L’économie de sols devient un élément décisif pour l’immobilier, ce n’est pas une surprise, qu’il soit public ou privé, résidentiel ou non. Les impulsions déterminantes doivent être données, dès à présent, pour tous les nouveaux projets immobiliers. Ceux-ci doivent être inscrits, dès la phase de conception, dans une logique de gestion durable du bâti et du territoire wallon. Il s’agit de prévenir l’obsolescence des bâtiments et du foncier. Suivant les procédés constructifs et déconstructifs immobiliers traditionnels, les projets par défaut et l’assainissement produisent une masse importante de déchets, dont le coût environnemental et financier ne diminuera pas. Aussi faut-il s’atteler, dès à présent, à stimuler la création et la rénovation durable des bâtiments. Les programmes régionaux pour le logement public seront orientés dans ce sens. Par ailleurs, lors du recyclage de sites, il s’agit aussi de considérer les coûts de dépollution des sols, particulièrement lorsqu’il s’agit de SAR, de sites à réaménager. Il me semble donc intéressant d’engager une réflexion sur la responsabilité des utilisateurs et exploitants des sites désaffectés et leur contribution à leur assainissement. Des contacts en ce sens ont lieu de manière suivie entre mon cabinet, la Société wallonne du logement, la Confédération Construction Wallonie, le cluster écoconstruction ainsi que l’Union wallonne des architectes et d’autres organismes experts.

Je remercie Mr le Ministre pour ses réponses et me réjouis d’entendre qu’effectivement, l’analyse est en cours pour, dans le logement public en tout cas, procéder à la démolition d’ensembles qui sont complètement vétustes, énergivores et qui, malgré une rénovation importante, ne permettraient jamais d’atteindre les niveaux les plus modernes d’économie d’énergie.

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