Le livre n’est pas fini ! Augmentation de 25 % de prêts de livres dans les bibliothèques.
Alors que certains pensaient que le livre était condamné, les prêts dans les bibliothèques n’ont jamais été aussi nombreux. Entre 2016 et 2017, les prêts de livres dans les bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont passés de 9,3 à 11,6 millions, soit 25 % d’augmentation. Ce chiffre peut paraître surprenant, étant donné que le nombre total d’usagers des bibliothèques est passé au cours de la même année de 796 838 à 783 351, soit une diminution de 13 000 usagers. Notons aussi que la tendance se confirme pour 2018.
L’augmentation du nombre de prêts serait surtout attribuable à la bande dessinée et aux romans. Selon la directrice du service de la lecture publique, l’augmentation des prêts est aussi la conséquence directe de l’élargissement des fonctions des bibliothèques. Celles-ci ne sont plus des lieux fermés où il est interdit de parler ; ce sont désormais des endroits conviviaux où l’on peut évidemment lire, mais aussi prendre une tasse de café ou de thé, recevoir une formation informatique, participer à des animations, etc. Il faut également souligner le travail de très grande qualité réalisé par les bibliothécaires, qui sortent de plus en plus de leurs murs, comme prévu par les décrets et circulaires. Ces évolutions très positives sont d’autant plus remarquables que le secteur de la lecture publique a dû faire face à des restrictions budgétaires significatives au cours de la précédente législature. En effet, outre la réduction budgétaire de 1 % appliquée à tout le secteur de la culture, le budget des bibliothèques a été réduit de 19 % et le secteur en a fortement souffert.
Je suis intervenu en commission à ce sujet afin d’en savoir un peu plus. L’augmentation du nombre de prêts de livres dans les bibliothèques s’explique-t-elle par un engouement accru pour les bandes dessinées et les romans ? Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour redonner goût à la lecture au plus grand nombre ? Un partage des bonnes pratiques entre bibliothèques existe-t-il déjà ou est-il envisagé ? En d’autres mots, les bibliothèques qui rencontrent un plus grand succès ont-elles l’occasion de conseiller, d’une manière ou d’une autre, celles qui connaissent davantage de difficultés ? Quels-sont les défis à venir ?
Voici la réponse de la Ministre Bénédicte Linard: « Le secteur mène un travail de qualité auprès d’un public toujours grandissant. Ce travail est d’autant plus remarquable que le secteur est malmené depuis la mise en œuvre du décret de 2009, à laquelle s’ajoute un sous-financement chronique que les communes doivent régulièrement compenser. Ainsi, pas moins de 21 demandes de reconnaissance sont gelées depuis 2015, certains opérateurs étant toujours reconnus dans le cadre du décret du 28 février 1978 organisant le Service public de la lecture. Les procédures de reconnaissance en cours ont été prolongées d’année en année, en dépit des efforts des opérateurs qui ont évalué leur action et proposé un nouveau plan quinquennal de développement de la lecture. Il est donc plus que temps de prendre soin de ce secteur essentiel au déploiement des droits culturels et à l’épanouissement de tout être humain. Concernant spécifiquement la hausse du nombre de prêts, l’administration peut, en fonction des chiffres fournis par les opérateurs, faire la distinction entre le prêt de documentaires et le prêt d’œuvres de fiction, lesquelles incluent, entre autres, les bandes dessinées et les romans. Toutefois, il n’est pas possible d’isoler spécifiquement la bande dessinée ou un autre genre. Par contre, certains opérateurs peuvent noter une corrélation entre l’augmentation des prêts et l’ouverture d’une section «bande dessinée ». Ceci ne permet pas de tirer une conclusion généralisée, mais une corrélation existe bel et bien. Parmi les bonnes pratiques, je me permettrai d’épingler celle qui vise à donner le goût de la lecture dès le plus jeune âge. C’est notamment dans cette optique, afin de familiariser les toutpetits avec l’objet-livre, que de nombreuses bibliothèques effectuent un travail conséquent avec des crèches et des écoles maternelles. «
La passion manifeste pour les bibliothèques de madame la Ministre fait plaisir à voir et son enthousiasme témoignent de l’importance qu’ elle accorde à ce secteur malmené au cours des dernières années.
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